L’Insaisissable Intemporalité
- Sasha Leboeuf
- 22 août
- 3 min de lecture
Sasha Leboeuf
Illustré par Saint Ambroise
Avec Sanseverino au Pied de Fouet (Paris VII)
Comme beaucoup des grands concepts qui nous fascinent et nous dictent nos réflexions, la définition de l’intemporalité est difficile, et varie beaucoup selon le penseur, le contexte, l’époque…
J’ai cette conviction qu’en voulant définir quelque chose comme étant au-dessus du temps, c’est finalement le temps lui-même, qui consacre ou non, cette chose comme pouvant véritablement faire fi des époques et des styles.
En attendant d’être jugés par l’histoire - ou par le temps en ce qui nous concerne – nous tâchons, d’être dignes de nous octroyer ce sacro-saint adjectif, avec qui, bien souvent, se joint la notion de bon goût. Mais pour cela il faut composer avec son temps et n’oublier aucune des facettes de l’éphémère, dans lesquelles se cache notre Beauté intemporelle tant convoitée.
Chercher l’Intemporel c’est aussi se remettre constamment en question, essayer de prendre du recul sur les choses, et ne pas tenir pour absolues ses propres références.
En somme, développer un esprit critique et découvrir différentes facettes d’un même sujet. L’enjeu est beau, presque philosophique, avec aucune certitude à la clé, mais avec cette petite satisfaction personnelle d’avoir approché le vrai… Après tout, qui n’a jamais craint d’être en retard, ou pour certains, la prétention d’être en avance ?
Pourquoi Sanseverino ?
En quatre saisons nous avons traité dans nos colonnes, plusieurs de nos définitions, qui font selon nous, l’ADN de notre petit monde d’esthète et de rêveurs. Je pense pourtant que la définition va plus loin. Que l’art de vivre, l’élégance et l’intemporalité touchent tous ceux qui maîtrisent leur art. Lorsque j’ai proposé à Sanseverino de faire la couverture de l’Intemporel, je voulais ouvrir notre vision à des styles moins classiques (et encore ça se discute !) mais tout aussi maîtrisés.
« C’est loin Brest, c’est juste avant New-York » !
Avec Sanseverino on s’éloigne du Sartorial, oui c’est certain, mais ça reste à mon sens un tonton-flingueur de la musique. En témoignent son amour pour Django et son inspiration de l’argot à la Audiard. L’Art de Vivre et le style se définissent par des choix et une réelle implication quotidienne. Être entier et tout entier dans son style fait de vous quelqu’un de « bien habillé ». Le plus délavé des jeans, s’il est choisi avec conviction et technique, sera davantage « bien habillé » que le plus bleu des costumes achetés par défaut. Manier le style, être soi-même avec panache et éthique c’est surtout ça qui importe !
Ce Printemps
Et le voilà ! Le numéro 5, qui démarre cette année, l’An II de l’Intemporel. Et le pire c’est que l’équipe est toujours là ! Ils sont donc tout aussi fous que moi, ou bien compatissants et trop généreux (il y a un peu des deux …) Elle s’agrandit même, puisque de nouveaux contributeurs fleurissent édition après édition. Nous avons tâché de vous apporter des clés sur nos rubriques habituelles, avec le second degré que vous nous connaissez. Une édition riche en point de vue, qui comporte ses petites pépites. J’espère que cette édition vous plaira, merci à vous de faire partie de l’aventure, vous tous qui, partout en France – et pour certains à l’étranger – faites vivre ce magazine.
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